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jeudi 25 août 2016

Adieu MILLER

Et voilà !

Quitté le pied-à-terre de l’avenue Anatole France, Clichy-La-Garenne !  Ou j'étais comme aux Rues du Colisée, des cailloux, Montparnasse,  si bien accueilli!





Adieu les platanes masquant les façades salies et tamisant la lumière estivale, agréablement.




















Et ces mêmes arbres dénudés l'hiver, laissant  pénétrer la lumière pâlote du ciel Parisien, pluvieux et gris.



















Adieu, le Parc Bich (ou Bic si j’en réfère à mon stylo) si bien agencé entre l’avenue, la rue des cailloux à gauche et celle de Chance-Milly en face ( je me suis longtemps demandé ce que signifiait ce nom, Chance Milly,  j’ai trouvé cela dans un site de cartes postales anciennes : « Nom provenant par déformation du lieu-dit « Chasse Milly » ; le nom primitif est celui d’une remise de chasse qui existait dans les parages et qui s’appelait « Chasse Milly » Oui, je sais on s'en fout, mais quand même ça m'intriguait... )

Adieu le Parc Bich, disais-je, dont la population est un vivant exemple de la pub Benetton.





Quitté donc l’appart de l’avenue Anatole France, certainement identique à celui que, deux portes cochères plus loin, Mr Miller habitait. Mais, n’est-ce pas le moment opportun pour (enfin)  se décider à satisfaire ma curiosité et connaitre la vie de ce monsieur pas ordinaire dans ce coin de Paris, coin qui, à l’époque, était déjà considéré un peu comme la limite, avant les bas-fonds de la banlieue ?  Si, si : c’est maintenant ou jamais.

Henry Miller.

Henry Valentine Miller est un romancier et essayiste américain né le 26 décembre 1891 à New York et mort le 7 juin 1980 à Pacific Palisades. Wikipédia.

 Le scandaleux Henry Miller de par son œuvre dite « à caractère pornographique »  était déjà venu en France en 1928/29 avec son épouse June, il y revient seul en 1930 mais fauché. Vivotant de ses articles, il crèche dans différents hôtels, apparts de la Capitale et squatte les terrasses des cafés pour écrire. Notamment le Wepler,place Clichy :

« Jours tranquilles à Clichy » Le livre :

« D'un côté de la place Clichy se trouve le café Wepler qui fut longtemps mon repaire préféré. Je m'y suis assis, à l'intérieur ou sur la terrasse, par tous les temps. Je le connaissais comme un livre. Les visages des serveurs, des directeurs, des caissières, des putains, des habitués, même ceux des dames des lavabos sont gravés dans ma mémoire comme les illustrations d'un livre que je lirais tous les jours. Je me rappelle la première fois où j'entrai au Wepler, en 1928, avec ma femme sur les talons ; je me souviens de ma stupéfaction lorsque je vis une putain s'écrouler ivre morte sur l'une des petites tables de la terrasse, sans que personne ne vienne l'aider. L'indifférence stoïque des Français me bouleversa et me fit horreur ; c'est d'ailleurs toujours le cas, malgré toutes les qualités que je leur ai découvertes depuis. »

« Jours tranquilles à Clichy » Le Film, extrait:






De la brasserie Wepler à l’avenue Anatole France, Clichy-la-Garenne, il n’y a que deux pas ou plus précisément deux stations de métro. Il habitera à Clichy de 1932 à 1934 avec son ami Alfred Perles, écrivain Viennois (qui lui n’aura pas droit à la plaque commémorative) 
«À la fin de Mars 1932, Henry et Fred ont emménagé dans un petit appartement modeste regardant 4, Avenue Anatole-France. L'appartement est composé de deux chambres, une cuisine et une salle de bains, et se trouvait à pied d'une demi - heure de la Porte de Clichy, dernier arrêt du métro ". Brassaï. (Voir article bien fait d’ Alex Schafran ICI)

C’est là qu’il terminera son livre le plus connu : Tropique du cancer. Il quittera ensuite Clichy pour un énième autre endroit de Paris puis quittera la France en 39… pour revenir plus tard...

D’autres œuvres suivront comme la trilogie la Crucifixion en rose, qui comprend Sexus, Plexus et Nexus. Mais ce qui est remarquable, pour moi, c’est ce petit livre écrit directement en français (et le seul) qui me tenterai bien : J’SUIS PAS PLUS CON QU’UN AUTRE terminé en 1976 et dont une phrase reprise récemment par l’in-com-parable François Morel sur France Inter, il n’y a pas si longtemps et qui m’apparait comme promesse de sagesse : 

«N'essayez pas de changer le monde, changer le monde"
A + !

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